Télérama, February 6, 2015

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Elvis Costello, quand on ne s’y attendait plus


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   François Gorin

Elvis Costello, c'est l'anti-Sibylle Baier. La dernière chanson finie, il est encore là. Des gens partent en lui disant qu'il ne réussira jamais dans la musique avec une voix pareille et cette façon d'entasser des tonnes de mots compliqués dans si peu de place, et il décide d'en chanter encore une, et une autre, au risque de les briser même à ses derniers supporters. Il est comme ça, notre Elvis. Pas élusif pour un sou. Sans mystère ni élégance naturelle, sa tactique est de prendre à la hussarde, ou d'insister tellement qu'elle finira par rendre grâce – la fille ou la chanson, idem.

En 1991, on venait d'évacuer les années 80, dont Costello avait négocié la seconde moitié au prix d'inquiétants zigzags et troubles de l'identité. Du moins avait-il trouvé sa Cait (O'Riordan, piquée aux Pogues), " unspeakable wife " à qui est dédié Mighty Like A Rose. Au palmarès des albums indigestes, celui-ci se pose là. C'est le premier que j'ai eu en CD, et une certaine indulgence naît de la facilité à sauter d'une piste à l'autre. Il y a des fulgurances partout, des bouts de morceau fantastiques et là ça se corse, il faut les choper. Sans compter les traces de bave aux lèvres qui feront d'E.C. le dernier des punks, on entend aussi, éternelle malédiction, des bribes de Beach Boys, Lennon, Dylan, Procol Harum… After the fall est plus Leonard Cohen que nature, ce qui nous ramène à Sibylle Baier.

Give me a smile, n'écrivais-je pas hier, est avec ses cordes à la John Lissauer et son tempo, le plus cohénien des morceaux de Colour Green. Et sa pente mélodique me conduit irrésistiblement à… Couldn't call it unexpected n°4, l'envoi de Mighty Like A Rose, le glorieux bazar qui lui donne in extremis sa teinte rouge vif, avec au train de Costello la fanfare d'une Armée du Salut recrutée à Hollywood. I can't believe I'll never believe in anything again, conclut notre homme au bord de l'abandon. Quand il est dans cet état-là, tics et défauts sublimés, Elvis n'a pas d'égal.

Elvis Costello: Couldn't call it unexpected n°4 (1991)


Tags: Cait O'RiordanThe PoguesMighty Like A RoseThe Beach BoysJohn LennonBob DylanAfter The FallCouldn't Call It Unexpected No. 4

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Télérama, February 6, 2015


François Gorin reviews Couldn't Call It Unexpected No. 4.


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