"Un blues, pour vous et moi." C'est l'ovation, le délire, la salle élait à nouveau comble pour la première partie de la soirée guitares-lunettes noires de mardi soir. En ouverture, Larry Carlton, qui a littéralement soulevé le public dans tous les sens du terme, car c'est un virtuose de la six cordes. Californien, Carlton a longtemps hanté les studios, accompagnant des artistes du calibre de Quincy Jones, Paul Anka, Michael Jackson ou John Lennon. Un répertoire hétéroclite, passant du jazz-rock au pot-pourri de quelques gemmes seventies, et un moment magique, un blues, seul et unique, preuve ultime de l'existence du feeling chez les requins de haute mer.
"Ce qu Elvis désire faire, c'est une "songwriters night" avec les artistes suivants: Elvis Costello, Nick Lowe, Chris Difford et Glenn Tilbrook. Chacun fait un set et à la fin, on jam." Tout s'est déroulé comme demandé sur le télex,tout a été réglé comme du papier à musique. Seul Montreux permet ce genre de rencontre hors plan de carrière. A tour de rôle, ils ont gratté guitares et cordes vocales avec évidemment "l'intello du rock," Elvis Costello en vedette. Bouffon tout de noir vêtu, caché derrière de trop grandes lunettes, il n'a jamais cessé de penser que dérision et provocation servent au mieux le sérieux. Et Dieu dans tout ça?
Il est sorti de la salle, sur ordre du binoclard! Costello est un auteur compositeur très pointu, ça on le savait, mais il est aussi un homme de scène exceptionnel. Quel punch et surtout quel cœur!
Lowe, Difford, Tilbrook et Costello reviennent déguisés en orchestre de bal, juste pour descendre quelques classiques du rock (mit slow incorporé!) pour noyer définitivement la salle de sueur joyeuse! Elvis is the King!
|